Un saut de 4000m dans le vide

Samedi dernier, j'ai réalisé un rêve de gosse à l'occasion d'un saut en chute libre à Revel. C'était par une superbe journée ensoleillée, et j'ai surtout été frappé par le côté fantastique de cette journée. Pourtant, j'avais lu de nombreux retours d'expérience de personnes qui avaient vécu cette expérience pour me faire une idée, mais comme toujours, un récit d'aventure et l'aventure elle-même. Le saut en lui-même ne dure qu'une minute à peine. Ce qui fait cher la seconde. Mais l'aventure débute en fait bien avant le saut proprement dit. Ca démarre le matin même, lorsqu'on se lève et qu'on se fait cette réflexion : « aujourd'hui, je vais sauter dans le vide, à 3500 mètres d'altitude ». Je peux vous dire que ça bouleverse la manière de voir la journée ! La phrase la plus anodine prend un autre sens. Et certains détails sont franchement effrayants. Comme quand la secrétaire a fait signer un papier stipulant que nous ne les poursuivrions pas en justice si nous faisions une toile de Pollock en nous écrasant au sol. Puis il y a eu le briefing pour nous détailler comment un morceau de tissu était censé nous garder en vie. Après ça, les choses se sont corsées. Parés et harnachés nous avons pris la direction de l'appareil. J'ai commencé à avoir du mal à respirer. J’adore prendre  l'avion, mais les petits appareils, ça n'a rien à voir. On s'est serrés dans la cabine, on a décollé. A bord, je me fais l'effet d'une bleusaille attendant d'être largué pour sa première mission en plein Vietnam. Les autres candidats au saut en tandem paraissent aussi tendus que moi. Ceux qui s'apprêtent à sauter en solo, racontent leurs blessures de guerre. Mais leurs voix semblent provenir de loin, englouties qu'elles sont sous le boucan général. Brusquement, la porte s'ouvre : le premier duo s'apprête à sauter. Je croise le regard du candidat, affolé. L'instant d'après, il a évaporé avec son ange-gardien dans le vide. Je suis le suivant. Je m'approche de la porte, suis les règles, et me retrouve quelques secondes plus tard prêt à faire le grand saut. Tout paraît irréel : suis-je vraiment là ? Une seconde plus tard, je lâche tout ce qui me retient à l'appareil. Et là, c'est parti pour une cinquantaine de secondes de pur bonheur. Un moment impossible à décrire. Comment un oiseau pourrait-il décrire le plaisir de voler à un poisson ? Je tombe à une telle vitesse que l'air donne des appuis confortables. Enfin, le parachute s'ouvre et me tire brusquement vers le haut. C'est la fin d'une expérience extraordinaire. Mais ce moment va me poursuivre un moment ! Si vous aussi, vous voulez connaître les plaisirs (et les terreurs) du saut, je vous mets le lien vers le site par lequel je suis passé pour ce baptême de chute libre. Retrouvez toutes les infos sur ce de saut en parachute à Revel en suivant le lien.